Giuseppe Castiglione (1688 à Milan-1766 à Pékin)
Guiseppe Castiglione est un frère jésuite italien, missionnaire en Chine et peintre à la cour impériale. Il fut l’un des artistes préférés des empereurs de la dynastie Qing . En 1716 il prend le nom chinois de Lang Shining (« Homme du monde tranquille »).
Giuseppe Castiglione a été influencé et probablement été l’élève, à Gênes, de Jan Ross (1591-1638), un artiste flamand, lui-même élève de Ruben
Un strict respect de l’étiquette (jamais d’affront, ni de critique directe des conceptions chinoises) lui permet de s’assurer la collaboration des peintres de la cour impériale. Cette collaboration lui permet d’intégrer au mieux dans son art les approches orientale et occidentale.
Cette faculté de compromis artistique entre le réalisme occidentale et le spiritualisme de l’art chinois (éviter les ombres, adopter des motifs secondaires chinois) sont à la source de cette synthèse artistique qui le fit reconnaître par trois empereurs successifs comme le meilleur artiste de leur cour.
Giuseppe Castiglione décore également deux église de Pékin (il n’en reste rien) et les chapelles privées de certains riches convertis.
Les faveurs dont il jouit à la cour alors que les chrétiens sont bannis de l’empire l’embarrassent. Ces faveurs lui valent d’ailleurs d’être critiqué par ses confrères jésuites. Il tente plusieurs fois d’obtenir de Qianlong le rétablissement de la liberté religieuse, mais sans succès.
En 1729 Castiglione fait traduire en chinois et publie l’œuvre de son maitre italien Andrea Pozzo: Perspectiva pictorum et architectorum. L’ouvrage eut du succès et fut réimprimé en 1735.
Sous Qianlong , le plus artiste des trois empereurs qu’il connut, Castiglione devient également portraitiste : l’empereur et son épouse , ses concubines et enfants. Même les chevaux impériaux préférés sont immortalisés (la série des Dix coursiers, en 1743). C’est l’époque également des grandes toiles décrivant des scènes de chasse (passe-temps préféré de l’empereur mandchou) ou de guerre. Les toiles sur soie sont grandes, mais l’approche est celle d’un miniaturiste : Castiglione soigne tous les détails. L’empereur lui commande à partir de 1762 la transposition des seize peintures d’An Deyi sous la forme d’esquisses dans le cadre du projet avec la France intitulé Les conquêtes de l’empereur de Chine.